domingo, 1 de diciembre de 2019

L'ORIGINE DE L'HISTOIRE






Voilà Mame Sokhna Mbengue. C'était le nom de ma grand mère, et aussi celui de ma pirogue. Je l'avais construite du bois de ma deuxième pirogue, en 2004. Celle qui m'avait presque conduit en Espagne. Je m'en souviens très bien, parce que l'on fêtait le 44 anniversaire de l'indépendence du Sénégal, le 4ème du 4 (avril) du 44ème année de l'Indépendance. Celle-là était 10 m de long, et j'ai employé son bois, d'une bonne qualité, pour construire celle de l'image, à 18m.
Lorsqu'on parle en Europe de pirogues, l'idée qui vient à l'esprit est celle d'un tout petit bateau remplit au ras de gens qui naufragent ou, heureusement, qui arrivent dans quelque plage de la Méditerranée ou de l'Océan Atlantique.
La plupart des européens ne connaissent pas ce qu'une pirogue (gal) peut signifier pour une famille sénégalaise. Une de ces pirogues est, en soi-même, une entreprise. De 20 à 30 personnes peuvent y travailler, entre pêcheurs, vendeurs, distributeurs des poissons.
Grâce aux revenus produits par une pirogue, presque 100 personnes peuvent supporter les frais du jour le jour. El la plupart de ces travailleurs appartiennent à une même famille. Celles du Sénégal sont très nombreuses.
 Chaque pirogue arrivée dans les côtes Espagnoles est, bien détruite si elle est tout à fait abîmée, bien saisie et transportée dans un des dépôts préparés pour les bateaux qui sont saisis à cause de differents infractions. Elles y attendent l'ordre de destruction venue d'un jugé et qui pourrait mettre même cinq ans à arriver. Seulement les bâteaux de plaisance ou ceux qui sont pneumatiques pourront être mis aux enchères.
Cette face des migrations n'est presque jamais annalysée. Mais chaque piroque est une entreprise familiale fermée, un besoin de récommencer qui se crée au pays d'origine. En ce cas, au Sénégal. Pourquoi allait une famille laisser partir sa première source de revenus? Uniquement parce que les mers du Sénégal sont décimés, en ruine, à cause des grands bâteaux de pêche européens et asiatiques.
Mais les européens qui critiquent l'arrivée d'immigrés sur les côtes de leurs pays, savent-ils que leurs propres gouvernements poussent ces pirogues dans la mer?
Nous ne connaissons pas les raisons de chaque migrant pour décider de partir, mais, chez les pêcheurs, la perte de capacité de pêche à cause des grandes puissances a beaucoup influencé. Et on n'en parle jamais.
Cette pirogue a sauvé ma vie pendant mon premier voyage. Peut être elle n'existe plus, mais dans mon esprit, elle continue vivante.



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